Visez le plus petit possible pour faire votre première vente ! Et en fonction de ça, itérer, améliorer… car tant que l’on n’a pas vendu à son client cela reste du fantasme.
Cédric Lichtle, Torréfacteur et fondateur de Judicieux
Peux-tu nous présenter ton entreprise ?
Cédric Lichtle : Judicieux c’est de la torréfaction de café de spécialité depuis novembre 2021. Par opposition au café de commodité. Cela répond à des critères de qualité très stricts et des critères de traçabilité très stricts.
L’intérêt pour le consommateur : avoir gustativement quelque chose d’intéressant, de spécial, reflet des spécificités d’un terroir, pas juste un café pour se réveiller.
L’intérêt pour le producteur : c’est de sortir du diktat de la bourse du café, pour vendre sur une base de qualité et non chercher le volume à tout prix au détriment de la qualité.
Notre marché principal est B to B : les entreprises, les revendeurs, les restaurants bistronomiques ou encore les bureaux du tertiaire… L’atelier est aussi ouvert aux particuliers, à tous les amateurs de café qui ont envie d’ouvrir leur horizon café!
Quels partenaires métiers t’ont aidé dans ton développement ?
Celles et ceux que j’ai rencontrés dans le milieu du café. En cherchant un torréfacteur, j’ai fait la connaissance d’Antoine Netien, un importateur indépendant. Il m’a emmené en Ethiopie avec quelques pros, et c’est ce qui m’a ouvert aux enjeux sociaux du projet. Ma petite sœur qui travaille dans le digital pour Décathlon m’a beaucoup guidé… Parmi les forgerons, j’en profite pour saluer Eva Hourdry, fondatrice de Diventa, grâce à elle une super apprentie m’a rejoint et Axelle Marot dont l’aide fut précieuse pour lancer notre Instagram.
Quelles sont les ambitions pour ton entreprise ?
200 clients font confiance à Judicieux aujourd’hui. Le premier objectif est de rendre l’atelier rentable, avec le B to B. Une première pierre à l’édifice avant de monter des magasins : créer ou racheter des torréfactions pour implanter la marque dans l’Ouest de la France. L’objectif ultime sera d’atteindre les particuliers avec les magasins de centre-ville, à partir de 2023. Par ailleurs, j’ai pour projet de développer le e-shop Judicieux par la suite, pour vendre du café en ligne.
En France, il y a un enjeu sur l’éducation au produit et j’ai envie d’évangéliser, de faire découvrir les cafés d’origine au plus grand nombre !
Cédric Lichtle, Torréfacteur et fondateur de Judicieux
Quelques mots sur ton parcours d’entrepreneur ?
Je suis passé de la chimie de spécialité au café de spécialité ! (Rires, NDLR). Arrivé à WeForge en septembre 2020 avec l’idée de monter une société dans le café de spécialité, sans avoir creusé réellement. Ensuite, j’ai passé 9 mois au Camp de base des entrepreneurs pour étudier le marché, réfléchir au branding, réseauter, partir en Ethiopie, faire des formations, à qui vendre et comment… J’ai passé sans doute trop de temps sur le Business plan pour faire plaisir aux banques (Rires, NDLR).
Précédemment, j’ai bossé dans le milieu de la Chimie pendant 18 ans, dont 5 ans en tant que Directeur Commercial. J’ai quitté la société dans laquelle je travaillais depuis 11 ans suite à un séminaire que j’avais organisé et qui avait mis à jour de profonds désaccords sur la stratégie à suivre. Une rupture conventionnelle s’en est suivie. J’ai alors repensé à l’univers du café de spécialité découvert peu de temps auparavant et pour lequel j’avais eu un gros coup de cœur. Me lancer un nouveau challenge me séduisait… au moins je pourrais décider tout seul de la stratégie.
Qu’est-ce qui t’anime ?
Ce qui me plaît c’est de participer à la petite révolution du marché de café spécialité, avec des valeurs sociales qui me parlent. J’aime sortir de ma zone de confort, aujourd’hui je suis heureux de faire un post instagram pour ma marque, acquérir de nouvelles compétences.
De plus, avec la création d’entreprise, on est dans l’amélioration continue et c’est ça qui me passionne. Pour finir, j’ai rencontré plus de gens en 1 an que lors des 10 dernières années de ma vie, c’est fou !
Le déclic pour lancer ton activité ?
Ma révélation a eu lieu au Café Cardinal. A ma connaissance, pour l’instant, le seul endroit en centre-ville à Angers où l’on peut boire du café de spécialité : un produit d’exception et bien préparé. C’est dans ce café que j’ai eu le fameux “golden shot” : la révélation gustative qui a éveillé ma passion. En France, il y a un enjeu sur l’éducation au produit et j’ai envie d’évangéliser, de faire découvrir les cafés d’origine au plus grand nombre !
Bosser dans un espace de travail partagé, pourquoi ?
La volonté de découvrir de nouvelles choses, de nouvelles façons de travailler, de nouvelles têtes… Après ma rupture conventionnelle, je me suis dit : “il faut que tu sortes, que tu vois du monde”. A la recherche de nouvelles relations sociales, l’espace de coworking est venu naturellement. Comme j’habite en centre ville, je me suis dit “ ce serait top d’aller au travail à pied. Avec mon job précédent, je faisais 40 000 km par an et j’avais envie d’autre chose. Enfin, un sourire, un éclat de rire avec les forgerons, ça vous sauve une journée !
Un conseil pour quelqu’un qui souhaite créer son entreprise ?
Visez le plus petit possible pour faire votre première vente ! Et en fonction de ça, itérer, améliorer… car tant que l’on n’a pas vendu à son client cela reste du fantasme. De mon côté, j’ai passé trop de temps à “rêvasser”, il faut se confronter au réel rapidement.
Un petit mot sur WeForge ?
D’abord,l’écosystème forgeron m’a aidé à sortir de mon cocon, de mon petit confort, de mes routines… c’est une belle transition entre mon métier d’avant et ma nouvelle casquette de chef d’entreprise. En conclusion, j’en retiens des rencontres sympa, j’y ai développé mon réseau pro et j’ai pu confronter mes idées business.
Cédric Licthle
