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Serial Entrepreneur | Emmanuel Parlier

Le déclic pour lancer mon activité ? Le besoin de me diversifier, d’utiliser un objet singulier.

Dr. Emmanuel P. PARLIER, Président Fondateur de Flex Sense et Parlier Environnement

Peux-tu nous présenter ton entreprise ?

Emmanuel Parlier : j’ai 42 ans, je suis marié, j’ai deux enfants, j’habite à La Roche-sur-Yon. Breton d’origine, je suis biologiste marin et entrepreneur, j’ai fondé ma première entreprise en 2009 dans le domaine de l’aquaculture. Il s’agit d’un cabinet d’expertise judiciaire. Au gré des achats et des reventes des créations d’entreprise, j’en suis venue à créer Flex Sense. C’est une filiale dédiée au déploiement d’objets connectés en milieu marin sévère et hostile. Notre valeur ajoutée ? Positionner de l’électronique qui communique sur du long terme à des grandes distances, pour récupérer des données simples. Nous travaillons au large du Québec sous la glace, en passant par les côtes du Portugal, jusqu’au cœur de déserts arides. Par ailleurs, cette société basée à la Roche-sur-Yon a fait entrer à son capital un certain nombre de capitaines industriels vendéens. 

Suite au développement d’autres solutions, on a développé un produit assez rigolo : l’huître connectée. Cela permet de lutter contre le vol des huîtres 24h/24, sans avoir besoin de faire appel à des personnes physiques pour du gardiennage. S’il s’agit d’un produit pour lequel on est très connu, notre cœur de métier relève plutôt du développement de plateformes de surveillance dans le domaine de l’aquaculture. Pour cela, nous avons besoin de récolter les mêmes éléments que ceux qu’on pourrait avoir pour le bien être immobilier : température, taux d’humidité, ouverture, fermeture des portes, fonctionnement d’une chaudière ou d’une climatisation… L’idée est de proposer la même chose dans la nature avec la température, l’oxygène dissout, les différents paramètres, qui permettent aux animaux ou aux plantes qu’on produit (algues, coquillages, huîtres, poissons…) pour tendre vers des conditions optimales de production. La finalité est d’aider les professionnels dans ce qu’on appelle le parcours cultural.

Quelles sont les ambitions pour Flex Sense ?

Après avoir bouclé deux levées de fonds chez Flex Sense, notre objectif est d’atteindre un seuil de rentabilité et de croissance. On reste fragile parce qu’on est une petite structure, mais on est toujours là après ce qui vient de se passer pendant les 24 derniers mois. Aujourd’hui, on noue des partenariats, avec nos solutions crédibles et opérationnelles. A court terme, nous nous concentrons sur le développement commercial.

Ce qui m’anime ? L’émulation intellectuelle, avoir des challenges à relever.

Dr. Emmanuel P. PARLIER, Président Fondateur de Flex Sense et Parlier Environnement

Quelques mots sur ton parcours d’entrepreneur ?

Je n’étais pas destiné à faire des études supérieures. Une rencontre avec d’anciens marins pêcheurs m’a bouleversé. Ils m’ont dit « Emmanuel tu n’es pas idiot ce serait dommage que tu gâches ton temps à embarquer sur des bateaux, va au lycée agricole et essaie de t’en sortir ». A cette époque, c’est le sommet de la terre à Rio, on commence à parler de développement durable, de réchauffement climatique, etc… j’ai rencontré des gens qui m’ont orienté, qui m’ont donné la capacité de me dire, la science il y a plusieurs manières d’y avoir accès : la réflexion ou la pratique. La deuxième option s’est imposée d’elle-même. Une fois mon doctorat en poche, je suis parti faire mon tour de France en tant que scaphandrier professionnel. J’ai travaillé pour différents bureaux d’études (pontons, prise d’algues, éoliennes) tout ce qu’on peut faire dans le domaine de la plongée scientifique. Ensuite, j’ai enchainé par du portage salarial pour vendre mes prestations à droite à gauche.


Puis un jour, l’un de mes bons potes m’a dit « Emmanuel, si tu me fais une facture, je te fais travailler ». Et c’est là que je me suis pris en pleine face, le monde entrepreneurial auquel je n’étais absolument pas préparé, j’ai déposé un dossier de candidature au concours d’incubation de la Charente-Maritime, je l’ai gagné en 2008. Un an plus tard, je montais Parlier Environnement, mon premier cabinet d’expertise à La Rochelle. Venant d’un milieu social peu favorable, j’avais 70 000 euros d’emprunts étudiant. L’envie de travailler était là : 3 ans plus tard, j’avais remboursé mes dettes. Entre 2009 et 2012, j’ai investi dans une autre entreprise, c’était une solution de réservation d’hébergements adaptés pour personnes handicapés basée sur le label tourisme handicap. Armés d’une expérience d’échec dans le domaine du digital, nous avons lancé Flex Sense avec 2 associés. Lauréat du Réseau Entreprendre, coup de cœur au Web2day, on a fait tout ce qu’on pouvait faire au niveau local pour attirer des capitaines industries vendéens.

Qu’est-ce qui t’anime ?

L’émulation intellectuelle, avoir des challenges à relever. A partir du moment où je m’ennuie, je change de métier. Un facteur important est de savoir bien se protéger en tant qu’entrepreneur, notamment financièrement. Avec mon cabinet d’expertise j’accompagne des entrepreneurs, Safe Place par exemple, sur la création de leurs entreprises, les choix, les méthodes, les statuts de sociétés en se basant sur ce que j’ai pu faire ces quinze dernières années dans ce domaine.

Le déclic pour lancer ton activité ?

Premièrement, le besoin de me diversifier, d’utiliser un objet singulier. Le premier objet développé par Flex Sense, ce n’est pas l’huître connectée, c’est une bouée instrumentée pour de la météo sous-marine. Ce produit est basé sur un constat simple : je déployais des récifs artificiels en matière plastique, pour protéger les câbles sous-marins. On avait développé l’huître connectée sans le savoir.

Lorsque l’on a commencé à échanger sur le sujet avec des professionnels, on s’est rendu compte qu’il y avait un vrai besoin. Mon activité d’expertise judiciaire m’a amené à travailler sur des vols d’huîtres, donc il y avait vraiment un lien de causalité entre le contexte et les opportunités de marché.

Bosser dans un espace de travail partagé, pourquoi ?

Tout a commencé lorsque je me suis lancé dans ma thèse à l’Université, j’y ai découvert les bureaux partagés. Depuis 2008, j’évolue dans des pépinières d’entreprise, des espaces mutualisés. Apprendre à se connaître, échanger sur les bonnes fortunes de chacun, les mauvaises, les opportunités… c’est ce qui m’intéresse humainement. Je suis ravi d’avoir intégré WeForge La Roche-sur-Yon depuis l’ouverture du lieu.

Un conseil pour quelqu’un qui souhaite créer son entreprise ?

Discuter avec des gens qui “ont fait” avant toi. Il n’y a rien de pire que d’avoir quelqu’un qui t’accompagne à créer une entreprise… qui n’en a jamais créé une ! (Rires, NDLR)

Dr. Emmanuel P. PARLIER

ep@flex-sense.com

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